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Page:Maurras - L’Avenir de l’Intelligence.djvu/147

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l’ordre positif d’après comte

nécessaires pour en porter la charge. Le régime électif est remplacé, en sociocratie positive, par une sorte d’adoption qui donne aux « dignes chefs » le droit de désigner leurs successeurs. Les forts se dévouent aux faibles, les faibles vénèrent les forts. Un puissant patriciat s’est constitué ; les prolétaires se groupent autour de lui, toute « source envieuse des répugnances démocratiques » étant bien tarie : maîtres et serviteurs se savent tous formés les uns en vue des autres. Les dirigeants se règlent sur les avis du sacerdoce, pouvoir spirituel qui se garde bien d’usurper, sachant que sa fonction n’est que de conseiller, non d’assumer en aucun cas le commandement[1].

La discussion stérile est finie à jamais, l’intelligence humaine songe à être féconde, c’est-à-dire à développer les conséquences au lieu de discuter les principes. Les dissidences sont de peu. Les conquêtes de l’ordre éliminent nécessairement les derniers partisans des idées de la Révolution, qui forment « le plus nuisible et le plus arriéré des partis[2] ». Tous les bons éléments du parti révolutionnaire abjurent le principe du libre examen, de la souveraineté du peuple, de l’égalité et du communisme socialiste : « dogmes révolutionnaires que toute doctrine vraiment organique doit préalablement exclure », et pour lesquels on voudrait imposer « aujourd’hui matériellement un respect légal ». Ces dogmes subversifs vont mourir de faiblesse. Les bons

  1. Si cette usurpation pouvait se produire, on aurait, selon Comte, la pédantocratie, ou le plus affreux des régimes.
  2. Appel aux Conservateurs.