Page:Maurras - L’Avenir de l’Intelligence.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

iii

VALEUR DE L’ORDRE POSITIF


M. Pierre Laffitte, qui a dirigé le positivisme depuis la mort de son maître jusqu’à ces derniers temps[1], eut coutume de dire que Comte s’est trompé sur la vitesse des transformations prévues par son génie. Une critique exacte des méprises de Comte n’a pas été faite encore et les proportions de son encyclopédie la rendent difficile. On peut douter de certains points très importants. La sociologie est-elle aussi avancée que le soutient Comte[2] ? La loi de dynamique sociale, sa chère loi d’après laquelle l’humanité passe nécessairement par les trois états d’affirmation théologique, de critique métaphysique et de science ou de religion positive, doit-elle être tenue pour démontrée[3] ? Enfin,

  1. Il est mort en janvier 1903. M. Charles Jeannolle lui a succédé.
  2. « La biologie n’est pas faite », lui objecte très justement M. Anatole France, dans le Jardin d’Épicure.
  3. Il faudrait un livre entier pour l’examiner convenablement. M. Michel Salomon va trop loin, quand il déclare cette grande loi « arbitrairement affirmée ». Les efforts des métaphysiciens, MM. Boutroux, Liard, Ravaisson, pour la rattacher à la métaphysique ne sont pas décisifs non plus.