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le fondateur du positivisme

philosophie, éminemment française, classique[1] et romane, d’Auguste Comte n’était propre qu’à nous inspirer quelques doutes sur la santé de ce grand homme. Il a rouvert pour nous, qui vivons après lui dans le vaste sein du Grand-Être, de hautes sources de sagesse, de fierté et d’enthousiasme. Quelques-uns d’entre nous étaient une anarchie vivante. Il leur a rendu l’ordre ou, ce qui équivaut, l’espérance de l’ordre. Il leur a montré le beau visage de l’Unité, souriant dans un ciel qui ne paraît pas trop lointain.

Ne le laissons pas sans prières. Ne nous abstenons pas du bienfait de sa communion.

  1. Il est bien singulier, à moins qu’il ne soit peut-être bien naturel, que de grands évolutionnistes, de fameux historiens de la transformation des genres littéraires et philosophiques aient passé dix ou douze années de leur vie à nous parler d’Auguste Comte sans avoir pris garde que le positivisme, réorganisant toute chose relativement et subjectivement au type de l’homme, représente l’évolution dernière et le dernier perfectionnement de l’« humanisme » de la Renaissance. Il est vrai que d’autres professeurs sont venus confondre la religion de l’Humanité avec l’humanitarisme !