entre-temps l’éloquence des bulletins de la Grande Armée : un « jargon moitié soldatesque et moitié rhéteur qu’on appelait son style ». Un peu plus tard, sont appréciées avec dureté, mais justesse, les coûteuses merveilles de 1814 :
Je ne me charge pas de rappeler les trois mois de la campagne la plus savante de Bonaparte. Cette partie fatale dont la France était l’enjeu fut admirablement bien jouée par l’empereur, et si tous les habitants, les citoyens doivent le regarder comme leur destructeur, pas un militaire, dit-on, n’a le droit de le critiquer. Comme athlète, il est tombé de bonne grâce ; son honneur de soldat est à couvert, sa vie comme homme a été conservée ; il n’y a eu que notre pays et nous de perdus. On n’a donc aucun reproche à lui faire, tels sont les raisonnements de certaines gens.
— Il y a longtemps que vous n’avez été voir M. de Talleyrand, dit un jour Boisgelin à l’intelligente disciple.
Elle fit trois ou quatre visites coup sur coup. Et, cette fois, elle endoctrina sans biaiser. Le vieux catéchumène la fit passer par la filière qu’elle avait parcourue : Napoléon ii, le duc d’Orléans…
— Pourquoi pas le frère de Louis xvi ? dit-elle enfin.
Il ne donnait pas de réponse. C’est que Talleyrand eût mieux aimé attendre la Restauration et se donner le mérite de l’avoir faite. Mais l’agile bon sens de cette Française n’admettait pas que l’histoire se fît toute seule. « Comme l’événement que je voulais avait