Page:Maurras - L’Avenir de l’Intelligence.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GRANDEUR ET DÉCADENCE


1. Grandeurs passées.


Tout d’abord, précisons. Nous parlons de l’Intelligence, comme on en parle à Saint-Pétersbourg, du métier, de la profession, du parti de l’Intelligence. Il ne s’agit donc pas de l’influence que peut, en tout temps, acquérir par sa puissance l’intelligence d’un lettré, poète, orateur, philosophe ; la magie de la parole, la fécondité de la vie et de la pensée sont des forces comme les autres ; si elles sont considérables ou servies par les circonstances, elles entrent dans le jeu des autres forces humaines et donnent le plus ou le moins suivant elles et suivant le sort. Un juriste dirait : voilà des espèces. Un casuiste : des cas. Nous traitons du genre écrivain.

Un saint Bernard, pénétrant un milieu quelconque, y agira toujours et, comme dit le peuple, il y marquera à coup sûr. Un esprit de moitié moins puissant que ne le fut celui de saint Bernard, mais soutenu, servi par une puissante collectivité telle que l’Église chrétienne, dégagera de même, et dans tous les cas, une influence appréciable. Mais le sort des individus