gent, répond une autre littérature, qui n’est qu’officieuse encore et que le même Argent commandite et fait circuler. Il préside ainsi aux attaques et peut les diriger. Il les dirige en effet contre ce genre de richesses qui, étant engagé dans le sol ou dans une industrie définie, garde quelque chose de personnel, de national et n’est point la Finance pure. La propriété foncière, le patronat industriel offrent un caractère plus visible et plus offensant pour une masse prolétaire que l’amas invisible de millions et de milliards en papier. Les détenteurs des biens de la dernière sorte en profitent pour détourner contre les premiers les fières impatiences qui tourmentent tant de lettrés.
Mais le principal avantage que trouve l’Argent à subventionner ses ennemis déclarés provient de ce que l’Intelligence révolutionnaire sort merveilleusement avilie de ce marché. Elle y perd sa seule source d’autorité, son honneur : du même coup, ses vertueuses protestations retombent à plat.
La Presse est devenue une dépendance de la finance. Un révolutionnaire, M. Paul Brulat, a parlé récemment de sauver l’indépendance de la Pensée humaine. Il la voyait donc en danger. « La combinaison financière a tué l’idée, la réclame a tué la critique. » Le rédacteur devient un « salarié ». « Son rôle est de divertir le lecteur pour l’amener jusqu’aux annonces de la quatrième page. » « On n’a que faire de ses convictions. Qu’il se soumette ou se démette. La plupart, dont la plume est l’unique gagne-pain, se résignent, deviennent des valets. » Aussi, partout « le chantage