rieuse. Ma tante vous l’a déjà confié, hein ? Mais c’est si agréable.
— Oui, dit Sylvain. Moi, je voudrais passer toute ma vie comme ça…
— Moi aussi. C’est-à-dire, pas toute ma vie, quand même. De temps en temps, seulement.
— Moi, toute ma vie, affirma Sylvain. Vous ne trouvez pas que ça passe trop vite, autrement ?
— Non, avoua Pascaline.
— Si. Vous verrez. On ne se voit pas vivre. Et quand j’y pense, ça me décourage. On cherche tellement à se faire une belle vie qu’on se la gâche sans s’en apercevoir. Pour en profiter vraiment, il faudrait être toujours comme j’étais tout à l’heure, à ne penser à rien, à se sentir seulement vivre. Comme ça, on ne perdrait pas son temps.
— Vous êtes drôle…
— Oui. Avant de venir dans cette maison je n’avais jamais pensé à tout cela. Et maintenant, je trouve que je ne vis vraiment qu’ici. Ailleurs, j’attends…
— Quoi ?
— D’être ici. On dirait que je suis fait pour vivre dans ce coin. Je suis à peine arrivé que je me sens comme dans ma maison. Je ne demande plus rien. Il ne me manque plus