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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/156

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la maison dans la dune

prenait pas très clairement, lui-même. Il regrettait maintenant de s’être ainsi avancé. Il eût voulu reprendre ses paroles. Mais avec son ingénuité de toute jeune fille, Pascaline continuait impitoyablement son inquisition.

— C’est notre maison qui vous plaît ? demanda-t-elle.

— C’est tout, dit Sylvain.

— Ça n’est pas si beau, chez vous ?

— Nulle part.

Il avait lâché de nouveau sa bêche.

— D’être venu ici, mademoiselle Pascaline, ça m’a changé. Vous ne pouvez pas comprendre, n’est-ce pas… ?

— Non, dit Pascaline.

— … Mais j’ai trouvé quelque chose qui me manquait, qui n’existait pas dans la réalité, à ce que je croyais. J’en avais rêvé souvent. Mais je pensais que c’était impossible à trouver.

— Et de quoi rêviez-vous ? interrogea Pascaline.

— De tout ce qui est ici, d’un jardin comme ça, de grands arbres, de vieilles gens qui ne seraient pas mauvais, d’une jeune fille comme vous, avec qui j’aurais pu parler comme nous parlons maintenant…

— Et c’est si rare que ça ?