Aller au contenu

Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
155
la maison dans la dune

— Salut, eh, dit César.

Le grand Fernand se retourna.

— Tiens, v’là César. Et quelle nouvelle ?

— Les nouvelles sont bonnes. T’as mon tabac ?

— Quel tabac ?

— Le tabac de Sylvain.

— Il ne vient pas lui-même ?

— Non. Il s’est amoché, hier, avec sa bécane.

— Ah, fit Fernand. C’est embêtant.

— Oui. Mais on s’est arrangé. C’est moi que je vas porter pour lui.

Le grand Fernand paraissait contrarié. Il se grattait le nez, semblait réfléchir à quelque chose.

— On dirait que ça te tracasse ? dit César.

— Moi ? non. C’est pas ça. Je pensais à quelque chose.

— À quoi ? demanda César, qui ignorait la discrétion.

— À rien. Alors, tu veux son tabac ?

— Et alors, si je le veux. Je suis venu exprès pour ça.

— Entre.

Le grand Fernand précéda César dans la cuisine, alla chercher dans son grenier quarante paquets d’une demi-livre de tabac, et les mit