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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/171

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la maison dans la dune

qui eût pour lui une réelle amitié. Et le casier judiciaire de Sylvain était encore vierge. César avait au contraire derrière lui un lourd passé, d’innombrables condamnations de toutes sortes, qui, avec un peu de malchance, pouvaient le mener jusqu’à la relégation. Pour lui, plus de sursis depuis longtemps.

Durant quatre jours entiers, Sylvain fit le guet devant la maison de Fernand. Une colère froide l’animait. S’il avait rencontré le maître-fraudeur, les choses auraient sans doute mal tourné. César était tout pour Sylvain. Les objurgations de Jules, l’agent de police, ne pouvaient rien sur cette rage concentrée.

Par bonheur, Sylvain ne rencontra pas Fernand. L’homme se cachait. Sans doute, Jules, effrayé des conséquences que pourrait avoir cette dispute, et sentant que son rôle dans l’affaire pourrait lui attirer la sévérité de ses chefs, avait-il prévenu en cachette le maître-fraudeur. Sylvain soupçonna cela, plus tard. Mais il n’en voulut pas à Jules, qui avait agi au mieux pour tout le monde.

Quoi qu’il en soit, après quatre jours d’attente inutile, Sylvain dut momentanément abandonner l’espoir d’avoir une explication avec le maître-fraudeur. Ses ressources, à défaut de sa patience, s’épuisaient. Il fallait