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la maison dans la dune

devenu Sylvain le contrebandier. C’était pour elle qu’il avait renoncé à la boxe, à cette passion du sport qui eût peut-étre fait de lui un champion. Germaine n’aimait pas tout cela. Les femmes veulent avoir celui qu’elles aiment dans leurs jupons, tout près d’elles. Elles jalousent d’instinct toutes les passions de l’homme qui ne vont pas à elles. Il semble qu’on les vole. Et si encore Sylvain avait pratiqué un sport moins périlleux, plus élégant. Mais la boxe risque de vous abîmer, de vous défigurer. Et Germaine trouvait Sylvain très beau. Elle attachait à son physique une extrême importance. Il ressemblait un peu à un acteur de cinéma. Et elle ne voulait pas qu’il continuat à boxer, qu’il lui revînt un beau jour avec un nez écrasé et monstrueux. Comme elle était dépensière, et que Sylvain n’admettait plus le partage, il avait bien fallu qu’il cherchât un travail plus rémunérateur. Mais jamais Sylvain ne retrouvait dans un journal, sur une affiche ou un programme, le nom d’un ancien camarade des jours glorieux, sans un douloureux serrement de cœur.

De cela, sans l’avouer, il gardait une rancune sourde à Germaine.

Mais la grande, la véritable raison de son involontaire changement d’attitude, c’était sa