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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/177

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la maison dans la dune

passion grandissante pour Pascaline. Ce sentiment puissant et secret, qui croissait chaque jour davantage en lui, comme un feu caché, sans qu’il s’en rendit compte, finissait par le posséder tout entier. Sylvain ne s’en apercevait que par instant, à des indices qui l’étonnaient, lui révélaient brusquement le bouleversement total de son être. Sans même le formuler, il sentait qu’il ne souhaitait plus maintenant qu’une chose, être le plus possible près de Pascaline. Il n’était plus heureux que là-bas. Ailleurs, il attendait le moment où il pourrait y retourner. Il passait des semaines entières dans l’attente de ces quelques heures. Et cette impatience n’était en rien comparable à la fièvre qui jadis le saisissait quand il allait aux rendez-vous de Germaine. C’était quelque chose d’infiniment plus calme et plus doux. Il ne comprenait pas pourquoi il pouvait tant aimer ces instants passés dans la petite auberge de Furnes. Quand il en repartait, il eût été incapable de dire à quoi s’étaient passées les heures qui, dans la vieille maison, fuyaient comme fuient les instants heureux. Des riens, des enfantillages qui jadis lui auraient fait hausser les épaules, suffisaient à l’occuper, là-bas, et même à lui procurer un bonheur paisible et