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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/187

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la maison dans la dune

t-il en remettant ses papiers dans sa poche.

Le samedi suivant, quand, vers deux heures de l’après-midi, Sylvain passa à bicyclette au bureau de la douane française, il ne se doutait pas que, derrière le rideau du cabaret de l’agent en douane, Lourges l’avait vu s’en aller vers la Belgique.

Sylvain à peine parti, Lourges sortit, sauta sur son vélo, et s’en fut à la poursuite du fraudeur.

Sylvain roulait tout doucement. Lourges le revit bientôt, à deux ou trois cents mètres devant lui. Et il ne s’approcha pas davantage, il se contenta de maintenir sa distance, pour le cas où Sylvain se retournerait. Si le contrebandier reconnaissait Lourges, il se méfierait. Et tout serait raté. Aussi Lourges roulait-il tout au bord du fossé qui bordait la route, du côté opposé au canal, prêt à se jeter délibérément parmi les broussailles si le poursuivi tournait la tête.

Mais Sylvain semblait très tranquille. Il pédalait paisiblement, sans se hâter. Rien dans son attitude ne rappelait pour Lourges le fraudeur qui part en campagne. Et cette tranquillité déroutait une fois de plus le douanier.