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la maison dans la dune

On parcourut exactement le trajet indiqué par le préposé. Mais arrivé au pont, Lourges, après l’avoir traversé, n’alla pas plus loin. Il se contenta de suivre Sylvain des yeux jusqu’à la vieille auberge. Et il descendit sur le talus incliné qui menait au bord de l’eau, cacha son vélo dans les herbes, et marcha le long du canal, sûr de n’être aperçu par aucun des habitants de la vieille maison. Seuls pouvaient le voir ceux qui passaient sur la grand’route, de l’autre côté. Et, pour n’éveiller aucun soupçon, Lourges, tout en marchant, regardait l’eau, tâtait le sol du pied, feignait de chercher une bonne place pour y pêcher.

Il arriva en quelques minutes sur l’emplacement de l’ancien pont ruiné. Il continua, fit encore une cinquantaine de mètres. Et il remonta, se trouva alors au niveau de l’ancienne grand’route abandonnée. À ras de l’herbe, il passa la tēte et regarda. Il ne vit rien que les grands arbres frissonnants, et, face à lui, le devant de la vieille auberge.

Un moment, il hésita. Devait-il se montrer ouvertement ? Ne risquait-il pas ainsi de tout compromettre ? Il le pensa. Il se laissa de nouveau descendre le long du talus, et, toujours cache, il se rapprocha de l’auberge.

Au-dessus de lui, tout à coup, il entendit