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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/201

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la maison dans la dune

pensait même pas à frapper. Ça lui aurait fait du bien de pleurer, mais ses yeux restaient secs et brûlants.

Germaine, à bout de souffle, s’arrêta enfin. Et il y eut un silence écrasant. Sylvain ne faisait pas un geste, ne bougeait pas plus que le marbre. Même ses yeux restaient immuablement fixés sur quelque chose d’invisible. Et cela finit par épouvanter Germaine, plus que la colère la plus effrayante.

— Parle ! Mais parle ! cria-t-elle enfin.

Sylvain se redressa, parut reprendre conscience. Et il sortit, il partit sans avoir prononcé un seul mot.

Il ne revint que le mardi suivant, vers minuit. Germaine, qui, depuis deux nuits, ne s’était pas couchée, entendit à cette heure un pas hésitant sur le trottoir, devant la maison. Les pas s’arrêtèrent à la porte.

Haletante, Germaine se leva de la chaise où elle veillait ; et, sa lampe à la main, elle s’approcha de la porte. Elle n’entendit plus rien.

— C’est toi, Sylvain ? demanda-t-elle, angoissée.

Et, dehors, il y eut un gémissement, une plainte qui semblait contenir toute la misère