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la maison dans la dune

un nouvel échec, une humiliation à laquelle il ne pouvait penser sans une rage sourde. Et sa haine contre son rival avait encore grandi, ainsi cinglée par la moquerie non dissimulée de Sylvain.

Mais Lourges avait maintenant un atout puissant dans son jeu : Germaine.

De jour en jour, la femme s’attachait davantage à son amant. Elle en était envoûtée. Chaque jeudi, dans la chambre qu’ils louaient pour la soirée à madame Jeanne, ils avaient des rendez-vous dont elle sortait lasse, la chair épuisée de plaisir, mais non rassasiée, affamée davantage au contraire. C’était une débauche de luxure, une conquête mutuelle par les sens. Et Germaine ne vivait plus maintenant que dans l’attente ardente de ces après-midi du jeudi.

Elle était prise tout entière par Lourges. Elle reportait sur lui la passion qu’elle avait jadis éprouvée pour son mari. Sylvain, par contre, lui répugnait, maintenant. Elle le prenait en grippe, en dégoût. Elle finissait par le haïr. Elle lui en voulait de ce qu’il la faisait travailler, de ce qu’il la négligeait, a présent. Elle sentait bien que leur réconciliation n’était qu’apparente, que Sylvain restait avec elle par lassitude, parce qu’il était mainte-