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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/58

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la maison dans la dune

pas équilibrée, une courroie gênait Tom. Il se coucha, il refusa de bouger, sachant par expérience qu’il ne pourrait courir ainsi, qu’il allait s’écorcher la peau tout de suite.

— Qu’est-ce qu’il fait ? s’inquiéta la femme.

— C’est rien, dit l’homme, Sylvain m’a expliqué.

Il détendit un peu les sangles, remonta la masse plus haut sur le garrot. Et Tom, cette fois, se leva, alla vers la porte, la gratta du bout de sa griffe. La femme ouvrit. Et Tom fut dehors, dans la nuit.

Il ne s’y retrouvait plus, dans ce pays neuf. Tout lui était hostile. Il ne partait plus, il leva les yeux vers l’homme et la femme, qui, sur le seuil, le regardaient. S’ils avaient voulu, il serait bien resté là, dans cette maison où il faisait clair et chaud.

— Pauvre bête, dit la femme.

— Psch ! Psch ! fit l’homme, levant la main comme pour frapper.

Tom comprit tout de suite, s’éloigna d’un bond en grondant.

Déjà d’ailleurs quelque chose s’émouvait en lui. Aucun de ses sens habituels, ni l’ouïe, ni l’odorat, mais un instinct obscur, quelque chose comme l’influence magnétique qui