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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/86

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VI


César et Sylvain ne rentrèrent qu’après dix heures. À ce moment, il n’y avait plus dans le café que M. Henri, plongé dans une conversation particulièrement intéressante avec Lourges. Le douanier, petit verre par petit verre, avait à peu près grisé son partenaire, qui, pour faire marcher son commerce, se dévouait volontiers. Et tandis que M. Henri parlait de ses ambitions, de ses projets futurs, Lourges, lui, l’interrogeait sur Germaine, par phrases adroites qui arrivaient, peu à peu, à élucider les points obscurs. Lourges s’intéressait à Germaine. C’était le genre de femme qui lui plaisait, jeune, grasse, robuste. Elle avait de beaux yeux luisants, qui pour un connaisseur révélaient la femme sensuelle et bien vivante. Elle paraissait honnête. Et cela, dans ce milieu, lui donnait un attrait de plus. Enfin Lourges avait cru deviner chez elle un