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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/87

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la maison dans la dune

certain intérêt pour lui. À force de questions incidieuses il finit par savoir qu’ancienne pensionnaire de madame Jeanne, elle s’était mariée, et passait pour sérieuse, ayant un mari qui gagnait beaucoup d’argent, et qu’elle paraissait aimer. Toutes ces difficultés ne faisaient qu’échauffer Lourges davantage.

Quand César et Sylvain entrèrent, Lourges ne prêta que peu d’attention à ces nouveaux venus, qui passèrent tout de suite dans la cuisine, en habitués. Il le regretta aussitôt, d’ailleurs, M. Henri lui ayant dit :

— Hé bien, vous l’avez vu ? C’est lui, le mari.

Lourges se retourna vivement, mais il était trop tard, Sylvain était déjà parti.

Lourges, d’instinct, sentit en lui une haine dourde naître, sans raison, simplement parce qu’il pressentait qu’il pouvait y avoir là un rival pour l’avenir.

— Alors, il gagne bien sa vie, ce type-là, reprit-il. Et qu’est-ce qu’il fait ?

— Je ne sais pas trop, dit M. Henri, qui, même ivre, gardait toujours le sens de la réalité. Il fait du commerce, dans les grains, je crois.

— Ah ! En tout cas, il a une belle femme.