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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/88

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la maison dans la dune

Je le lui dirai la prochaine fois que je le verrai.

— Fais pas ça ! s’exclama M. Henri. Il est capable de te casser la figure. Il l’aime, tu sais.

— Il en faudrait un autre que lui, pour me casser la figure, dit Lourges, orgueilleusement.

Et, machinalement, il se redressait, il bombait le torse, comme prêt à la lutte.

Mais M. Henri ne parut pas impressionné. Il fit une grimace de doute :

— Il est costaud aussi…

Et Lourges sentit grandir en lui sa haine irraisonnée contre cet inconnu qui gagnait de l’argent, possédait une belle femme, et avait la réputation de pouvoir rivaliser avec lui, Lourges, en force musculaire. Il comprit cependant qu’il serait ridicule d’insister davantage sur ce sujet, et de montrer une forfanterie inutile. Il changea de conversation.

D’ailleurs, madame Jeanne, maintenant, parlait de fermer le café. Onze heures allaient sonner. Il faudrait éteindre, si on ne voulait pas attraper de contravention. Elle avait expulsé la bande de clients éméchés qui occupaient encore le salon, — des petits jeunes gens en bordée, avec qui, d’ailleurs, elle avait