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Page:Maximilien Ringelmann - L'électricité dans la ferme.djvu/65

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trique est celui d’une machine génératrice placée à une certaine distance de la ferme, envoyant le courant à un poste central d’où il se bifurquerait, à l’aide de commutateurs, à différentes réceptrices installées soit à poste fixe, soit en locomobiles : à poste fixe dans l’atelier de préparation des aliments du bétail pour le fonctionnement des concasseurs, aplatisseurs, coupe racines, hachepaille ; dans les greniers, pour la mise en marche du tarare et du trieur ; pour la manœuvre des pompes à eau d’alimentation et à purin. Une dynamo pourrait être montée en locomobile, accouplée à la batteuse même pour le battage en plein air et permettrait ainsi à la machine de se rapprocher successivement de chaque meule de gerbes, ou parcourir successivement les différentes travées de la grange.

Ce que je viens de dire n’est donné qu’à titre d’exemple pour faire saisir les nombreuses et variées applications que l’on peut tirer de la transmission de la puissance à l’aide de l’électricité.

Dans toutes ces applications, force ou lumière, il est indispensable de créer ou d’engendrer le fluide électrique et on ne l’obtient industriellement qu’à l’aide des dynamos. L’emploi des piles hydroélectriques n’est pas pratique : le courant qu’elles fournissent revient à un prix trop élevé, et s’il y a un jour une application des piles, ce sera des piles thermo-électriques, c’est-à —dire des appareils formés de différents métaux dont les soudures sont portées à une certaine température ; dans ce genre de générateur il y a la pile Clamond, chauffée au coke comme un véritable calorifère. C’est aux chercheurs à reprendre cette idée qui deprime abord est très séduisante en ce sens qu’elle permettrait de supprimer un intermédiaire coûteux : la machine motrice à vapeur ; l’installation comprendrait alors une pile chauffée directement (comme une chaudière), un circuit et une ou plusieurs réceptrices.

Mais, dans l’état actuel, il est plus économique de se servir d’un moteur à vapeur et à plus forte raison d’une puissance naturelle (moteur hydraulique).

Il ne faudrait pas non plus pousser les choses à l’extrême et installer une machine à vapeur spécialement affectée au service électrique de la ferme : ce qui est avantageux pour les stations et usines centrales dans nos grandes villes, deviendrait ruineux dans nos exploitations rurales.

Au contraire, l’installation électrique trouve sa place naturelle dans les fermes auxquelles est annexée une industrie (distillerie, laiterie, etc.) ; là, la machine à vapeur existe déjà, avec une puissance peut-être plus que suffisante et l’accouplement d’une dynamo sur la transmission est chose généralement facile. Dans cet exemple, il y a deux cas à considérer :

1° La machine à vapeur effectue un travail de jour et de nuit.

2° La machine ne travaille que le jour.

Dans le premier cas, on se contentera seulement d’une dynamo commandant directement le circuit.

Dans le second, lorsqu’il s’agira de l’éclairage électrique, afin d’éviter de chauffer spécialement la machine à cet effet, on emploiera des accumulateurs chargés le jour parla dynamo et déchargés la nuit dans le circuit.

Pour les transmissions à distance, il y a également deux cas à considérer :

1° La machine motrice a une puissance suffisante.

2° Elle a une puissance insuffisante pour le travail que l’on exige à la réceptrice.

Dans le premier cas, le moteur sera directement accouplé avec une génératrice reliée au circuit. La génératrice sera mise en marche au moment voulu.

Dans le second cas, le travail exigé à la ferme étant intermittent, la génératrice marchant continuellement, enverra le courant à une batterie d’accumulateurs qui seront reliés au moment voulu avec le circuit extérieur.

En résumé) les applications de l’électricité à la ferme, puissance et lumière, ne sont possibles que si l’on dispose déjà d’un moteur que l’on n’a pas besoin d’installer ou de faire marcher spécialement pour le service électrique ; elles sont par conséquent encore plus économiques si l’on dispose d’une puissance hydraulique dont le travail revient à meilleur marché que celui fourni par la machine à vapeur.

Un très bel exemple d’installation électrique agricole se rencontre sur le domaine de Noisiel appartenant à MM. Menier. Une des fermes du domaine,