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l’aiglon blanc des illinois

connaître les dispositions des Visages-Pâles et la force de cette colonie.

— Hé, dit le chef ; et qu’as-tu fait, qu’as-tu appris ?

— Je n’ai pu pénétrer à l’intérieur des palissades, mais mon camarade Sioux se servit pour moi de son lasso, et je me suis emparé d’un prisonnier qui demeurait dans le fort. Il pourra te renseigner et te servir ensuite d’esclave ! »

Le chef regarda l’Aiglon, qui se tenait droit et raide, ne manifestant ni crainte, ni étonnement.

« De quelle nation est ce captif ?

— Chaouanon, répondit le Corbeau.

— Il doit alors comprendre l’illinois », dit le Loup Noir, intéressé par l’apparence du jeune prisonnier.

« Ton nom ? » fit-il, en illinois.

L’Aiglon regarda le chef, porta la main à son front, et répondit sans embarras :

« L’Aiglon Blanc, Illinois, fils du chef Aquipanetin, l’Aigle du Rocher, époux de La Taupine.

— Où sont tes parents ?

— Partis, tous les deux, au pays des manitous.

— Ton âge ?

— J’ai vu treize fois tomber les feuilles.

— Que faisais-tu avec les Visages-Pâles ?

— Je suivais mon protecteur, un guide chaouanon.

— Grand chef, intervint le Corbeau, ce garçon est d’une agilité extraordinaire, il te fera un esclave précieux.

— Hé, dit Garakonon avec un sourire ambigu, il me faudrait un esclave… »

L’Aiglon porta de nouveau la main à son front :

« Je suis fils de chef, dit-il, montrant fièrement le tatouage sur sa poitrine. Je demande au Loup Noir de me faire mourir plutôt que de me mettre en esclavage.

— Tu es blanc pour un Illinois, dit Garakonon.

— Hé, c’est que, étant papoose, le Génie des airs m’a gardé avec lui pour la durée de plusieurs lunes ; quand il me remit à mes parents, ma peau cuivrée avait blanchi !