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l’aiglon blanc des illinois

— Le Génie des airs, dis-tu ? Et quel don, alors, t’a-t-il accordé ?

— L’agilité. Mets-moi à l’épreuve !

— Tu ne chercheras pas à fuir ?

— Non, foi de chef », dit gravement l’adolescent.

Un énorme pin étalait au-dessus d’eux sa riche verdure résineuse, mais les branches du bas avaient été coupées jusqu’à une hauteur considérable. Garakonon dit au Corbeau :

« Coupe ses liens !

— Il va se sauver, grand chef ! » objecta celui-ci.

Le captif le regarda avec mépris. Le chef saisit ce regard. Il dit à l’Iroquois :

« Obéis ! » Puis il continua : « Aiglon Blanc, j’ai foi en ta parole, je sais que tu ne chercheras pas à fuir. Peux-tu, pour me prouver ton agilité, atteindre ces hautes branches ? »

L’Aiglon regarda l’arbre, passa la main sur son poignet libéré, s’éloigna un peu pour prendre son élan, et, comme sur les cocotiers de la Louisiane, il courut et fit quelques pas sur le tronc vertical, puis, l’encerclant de ses bras et se cramponnant à l’écorce, il se hissa graduellement et finit par atteindre les branches. Là, il se jucha sur l’une d’elles, se retourna, regarda le Loup Noir et le salua ; puis, revenant vers le tronc, il s’y laissa glisser un peu, et sauta ensuite sur le sol d’une hauteur vraiment remarquable. Il se tint alors debout devant le chef et attendit.

Celui-ci était aussi étonné que l’avait jadis été Cavelier de La Salle. Il dit au jeune athlète :

« Je crois que le Génie des airs t’a, en effet, accordé le don d’agilité ! Tu n’as jamais peur en faisant ces sauts périlleux ?

— Le fils de l’Aigle ne connaît pas la peur », répondit fièrement l’Aiglon.

Le chef se retourna vers l’Iroquois et le Sioux :

« J’ai dit, déclara-t-il, qu’il me fallait un esclave… Ce Sioux fera bien l’affaire !