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l’aiglon blanc des illinois

Là, encore, il fallut s’arrêter à cause des glaces mouvantes qui encombraient l’immense fleuve ; mais, au bout d’une semaine les eaux fougueuses coulaient librement et sous les ordres de La Salle, la petite flottille en commença la périlleuse descente.

Les explorateurs côtoyèrent des régions inexplorées, où broutaient des troupeaux de buffles, qui en paraissaient les seuls occupants ; ils firent escale et durent camper en plusieurs endroits, puis s’arrêtèrent chez les Natchez, adorateurs du soleil. Le chef de cette nation les reçut en grande cérémonie ; cet Indien se disait le frère du dieu Soleil ; La Salle et ses hommes furent conduits à un temple rustique où brûlait le feu sacré, gardé par deux anciens. Les nombreuses femmes du chef se tenaient auprès de lui, soulignant chacune de ses phrases de hurlements d’admiration ; ces cris étaient répétés par les guerriers, ce qui causait un tintamarre extraordinaire… c’était la manière un peu bizarre, de ce peuple, de témoigner de ses intentions pacifiques !

Plusieurs autres peuplades furent moins hospitalières, quelques-unes même, hostiles, mais rien ne troublait les explorateurs ; après un temps d’arrêt, ils reprenaient les canots et continuaient leur dangereuse exploration du fleuve géant.

Alors que les voyageurs étaient campés pour un jour ou deux sur les rives du pays des Chaouanons, environ un mois après leur départ de chez les Illinois, un des membres de l’expédition disparut ; il se nommait Pierre Prudhomme. La Salle ordonna des recherches et on finit par retrouver le malheureux, à demi-mort de faim et de misère ; il s’était égaré dans les immenses forêts qui entouraient le camp… La Salle fit construire un abri sommaire, on y soigna le malade, qui reprit ses forces, mais cet incident causa un retard de deux semaines dans le voyage. L’abri fut entouré