de palissades élevées à la hâte et on lui donna le nom de « fort Prudhomme » en souvenir de cette aventure.
Les canots s’étaient remis en route ; depuis deux mois, Cavelier de La Salle conduisait son expédition vers un but incertain, mais il avait foi en son étoile… Avril était venu ; la température glaciale du départ s’était muée graduellement en un air tiède et printanier… mais toujours les voyageurs ne voyaient devant eux que ce fleuve… ce fleuve qui semblait sans issue, lorsque, soudain, par une matinée claire et douce, les rives s’élargirent, une fraîcheur saline remplit l’atmosphère… La Salle jeta un cri de triomphe ! Ils avaient atteint l’eau salée… la mer ! C’était l’immense golfe du Mexique qui baignait les rives fertiles d’un pays inconnu jusqu’alors aux Européens.
On atterrit ; à peu de distance de l’embouchure de la rivière, on planta une colonne marquée aux armes de la France et sur laquelle furent inscrites les paroles suivantes :
« Louis le Grand, roi de France et de Navarre,
« règne, le neuvième avril 1682. »
Des vivats et des salves de mousqueterie saluèrent cet événement ; puis on planta une croix, et un drapeau fleurdelisé, et on entonna le « Te Deum » et le « Domine salvum fac Regem ». La Salle prit solennellement possession du pays au nom de la France, et il lui donna le nom de « La Louisiane » en honneur du grand Louis XIV.
Sitôt le camp installé, l’explorateur dut se renseigner sur les habitants de la région.
Les Indiens qui peuplaient cette vaste contrée étaient de races différentes, mais vivaient assez paisiblement ensemble. Ils ne semblèrent pas hostiles aux Français, mais plutôt curieux de voir ces hommes blancs dont les bâtons lançaient le tonnerre. Ils s’assemblèrent en grand nombre pour venir les regarder.
La Salle les accueillit, leur offrit le calumet et chercha à les convaincre de ses intentions pacifiques. Il s’intéressa à