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Page:Maxine - L'Aiglon Blanc des Illinois, 1938.djvu/49

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VII

L’Aiglon Blanc


Lorsque le chasseur se rendit, le lendemain, à la hutte de l’Aigle du Rocher, la demeure était déserte. Rien n’y était changé ; on aurait pu croire que le couple indien ne faisait qu’une courte absence tant les détails de leur logis restaient intacts.

« Le petit n’est pas revenu », se dit le Chaouanon.

Il sortit de la hutte et regarda autour de lui ; soudain, il l’aperçut ; étendu sur un amas de branches, la tête appuyée sur son bras recourbé, la figure tachée par les larmes, l’Aiglon dormait !

Nika se garda bien de l’éveiller ; il s’assit un peu plus loin, sur l’herbe, et se mit à fumer en attendant le réveil.

Au bout de quelque temps, l’enfant ouvrit les yeux et aperçut le chasseur.

« Nika, Nika ! s’écria-t-il se réfugiant auprès de l’Indien ; que vais-je devenir ? Me voilà seul au monde ! »

Le guide avait pour cet enfant une affection véritable ; il l’entoura de son bras et lui dit avec une douceur surprenante chez un indigène de la race farouche des Chaouanons :

« Aiglon Blanc, tu n’es pas seul !

— Mais puisque mon père… ma mère… la voix de l’adolescent se brisa.

— Sont partis pour le monde des manitous, intercala le chasseur ; tu ne les as plus, c’est vrai ; mais le grand Aigle a désiré que je m’occupe de toi !

— Il te l’a dit ? Quand donc ?

— À mon avant-dernier voyage, tu avais dix hivers alors, j’ai promis d’être pour toi un protecteur et un ami… le veux-tu ainsi, Aiglon Blanc ?

— Hé, bien sûr ! Mais comment pourrais-tu me protéger, ton wigwam n’est pas dans ce pays !

— Tu pourrais me suivre, petit Aiglon !