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LA CACHE AUX CANOTS

il prêta l’oreille… le bruit devenait plus distinct … Le manchot se tapit dans un massif de sapins et attendit… deux Iroquois marchant l’un devant l’autre, à la manière indienne, arrivaient par le sentier, semblant se diriger vers l’établissement ; de sa cachette, le manchot les distinguait très bien : l’un d’eux était un des chefs du village onontagué voisin ; son compagnon n’était autre que le cruel Loup-Cervier ; ils s’attardèrent un moment à parler :

— Pourquoi as-tu risqué ainsi de faire tout manquer ? demanda le chef ; tu savais bien ce qui était convenu ?

— Hé ! Mais le petit une fois pris, les Visages-Pâles nous auraient tout donné pour le reprendre !

— C’est trop tôt, insista le chef ; plus tard, pas avant trois lunes ! Il faudra agir alors, mais alors seulement, et la proie sera plus complète ! C’est une bonne chose qu’on ait empêché ton mauvais coup ! Qui t’a frappé ?

— Je n’en sais rien, je n’ai rien vu !

— Le père, peut-être, dit le chef indien, mais non, pourtant, car il en aurait sûrement parlé au camp français ; sais-tu, je ne serais pas surpris que ce fût un des nôtres…

— Tu crois… mais qui ?

— Un qui savait que tu allais tout compromettre par ta hâte de voler le petit… et il a bien fait !