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LA CACHE AUX CANOTS

se dirigeait vers le nouvel établissement. Ce fut Brisot qui se chargea d’aller à sa rencontre, au village des Onontagués. Une épaisse couche de neige couvrait la terre, mais la température demeurait assez clémente vu la saison rigoureuse. Un grand traîneau, attelé de trois chiens, que le chasseur avait dressés, fut le convoi pour l’occasion. Jeannot avait été laissé à la maisonnette et le Huron avait promis de se tenir aux alentours jusqu’au retour du chasseur.

Durant le trajet, Brisot raconta au père l’histoire du manchot et, le jésuite, impressionné, promit de s’occuper, sans retard, du Huron.

— Quel âge a-t-il, cet homme ? demanda le père.

— Il ne le sait pas lui-même au juste, à cause des années pendant lesquelles il avait perdu la mémoire, mais, d’après ce qu’il m’a dit, je compte qu’il a environ trente à trente-deux ans…

— Amenez-le moi, dit le missionnaire ; je vais l’instruire et il ne tardera pas à recevoir le baptême !

Le lendemain, Jeannot et Amiscou partaient avec le chasseur pour faire la connaissance de la Robe-Noire.

Le bon jésuite eut une longue conversation, seul à seul, avec le manchot, et il sut si bien capter sa confiance, que, de lui-même, l’Indien