Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/105

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refit en détail le récit de sa vie étrange ; ses accents, si naïvement émus en parlant du souvenir qu’il gardait de son guérisseur, ne manquèrent pas d’impressionner profondément le prêtre qui l’écoutait.

Il fut convenu que le manchot viendrait chaque jour à l’établissement, recevrait les leçons indispensables, puis, dès que la chose serait possible, on lui donnerait le baptême.

Malheureusement, peu de jours après cette entrevue, le missionnaire tomba gravement malade, et il fallut le ramener jusqu’à la mission la plus rapprochée afin qu’il puisse recevoir les soins urgents que réclamait son état… le baptême du brave Castor fut donc remis à plus tard.

Janvier était passé, février finissait et déjà des brises plus douces commençaient à souffler ; le soleil prenait de la force, les jours devenaient plus longs et la forêt, endormie dans la neige, allait bientôt s’éveiller. Au camp français, un joli petit fort temporaire avait été construit et la colonie, peu nombreuse, y demeurait ; cette colonie, c’était le commandant et ses hommes. À l’été, des huttes et des maisons seraient érigées pour recevoir les familles des nouveaux colons ; on avait aussi marqué le site d’une chapelle. Un puits avait été creusé à proximité des sources salines, d’où le lac Salé tirait