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LA CACHE AUX CANOTS

son nom, et ces eaux minérales étaient fort appréciées.

Un peu avant la mi-mars, un changement prononcé se fit dans la température ; on sentait du printemps dans l’air, un printemps plus hâtif que d’ordinaire ; les eaux du lac avaient depuis huit jours recouvert l’épaisse couche glacée qui les retenait prisonnières ; les glaces, peu à peu, s’étaient enfoncées, et libres, maintenant, les ondes claires s’étalaient en une masse mouvante et lumineuse sous le soleil printanier ; la petite rivière Oswégo, gonflée par la fonte des neiges, coulait plus rapide qu’aux beaux jours.

Amiscou, conscient d’un présage de renouveau, marchait dans la forêt, regardant les arbres qui frissonnaient sous la sève montante, respirant cet air qui allait bientôt s’attiédir, sifflant entre ses doigts pour appeler les oiseaux qui revenaient de leurs migrations, éprouvant une véritable griserie de ce printemps qui semblait chanter partout autour de lui. L’idée lui vint de descendre au bord du lac afin d’en contempler les eaux scintillantes ; rendu au rivage, il aperçut un canot qui se dirigeait vers lui ; un Iroquois s’y tenait seul, avironnant lestement … soudain, le Castor vit filer une flèche… une autre… une troisième… L’Iroquois s’affaissa… l’aviron s’échappa de sa main et flotta légèrement sur l’eau ; le canot oscilla un peu, puis, poussé par le courant, se mit à descendre doucement à la dérive…