Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/119

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direction assurée qu’il prenait à ce moment critique pour assurer le salut des Français… tout dénotait chez ce primitif un cerveau merveilleux et une loyauté à toute épreuve. « Et le capitaine qui me demandait, il y a deux mois, se dit Brisot, si Grand-Castor était vraiment équilibré ! » Songeant à toutes ces choses, tout en maniant lestement son aviron, le chasseur se disait : « Cet homme est digne d’admiration, il semble marqué par la Providence, c’est vraiment un miraculé ! »

Brisot eut bientôt rassemblé quelques menus objets qu’il voulait apporter avec lui ; l’Indienne, un peu effrayée, se prépara cependant sans délai, prenant une cape et une couverture pour garantir Jeannot contre le froid de la nuit. Lorsque tout fut terminé, ils se rendirent tous les trois en canot jusqu’à la côte conduisant à la grotte. Ils gravirent rapidement la montée et rejoignirent le manchot qui les attendait à l’entrée de son gîte.

— Le festin est peut-être commencé là-bas, dit-il ; en tous cas, que les Visages-Pâles fassent mine de boire avec les ennemis ; qu’ils fassent aussi provision de chandelles pour éclairer le couloir ; et maintenant, pars, mon ami, le temps presse !

— Je n’oublierai rien de tout ça ! À tantôt, Castor, je te confie mon Jeannot !

En peu de moments, le chasseur eut dégringolé la côte et repris son canot. Lorsqu’il vint