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LA CACHE AUX CANOTS

— Que les Visages-Pâles se rendent à ma caverne par le bois ; je veillerai avec Jeannot et Onata ; un seul homme devra revenir en canot avec toi ; vous trouverez l’ouverture libre ; les canots sortiront à mesure que vous les prendrez… j’irai dans le dernier avec la squaw.

— Et moi, Grand-Castor ? questionna Jeannot.

— Toi, mon gars, avec ton père, dans un des premiers canots.

— Non, dit Brisot, non, mon brave ami Jeannot et moi nous ne partirons qu’avec toi !

— Hé ! nous serons donc sauvés ensemble ! fit l’Indien, content. Mais hâtons-nous ! Je remonte à ma caverne ; venez, au plus tôt, m’y rejoindre tous deux avec Onata.

Le trajet jusqu’à la maisonnette s’effectua en peu de temps, le père et le fils n’échangeant que peu de paroles ; le chasseur était pénétré d’admiration pour le jugement et le dévouement extraordinaires du Huron. Avec quelle lucidité il semblait avoir tout prévu et arrangé ! La pensée qu’avait eue l’Indien de construire secrètement plusieurs embarcations en prévision d’un danger possible, puis la manière ingénieuse dont il avait tiré partie du couloir de pierre, le transformant en une véritable cache aux canots… n’était-ce pas admirable ? Puis, le plan qu’il venait de suggérer, à un moment où l’espoir d’évasion semblait perdu, la