Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
127
LE FESTIN — UN DÉVOUEMENT

— Bien sûr, mon chéri ; il vient de recevoir le baptême ; de plus, comme tu dis, il était si bon ! Pour te sauver la vie, mon Jeannot, il a sacrifié la sienne… Dieu va le recevoir là-haut, j’en ai la ferme conviction ! Brave Castor ! Nous n’oublierons jamais son dévouement, toi et moi !

— Jamais ! répéta l’enfant, dont les larmes avaient recommencé à couler.

On enterra hâtivement, dans la forêt, au pied d’une touffe de jeunes sapins, le corps du grand manchot ; son unique main se crispait encore sur la petite médaille qui ornait sa tunique, talisman précieux qui lui venait du jésuite martyr et que le Huron conservait depuis les jours de sa lointaine adolescence.

Avant de quitter les lieux, le chasseur prit son couteau et creusa dans l’écorce de plusieurs des arbres, près de la fosse, deux larges incisions en forme de croix.