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Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/15

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AMISCOU

Les gamins, demi-nus, couraient sur le bord du lac, attendant avec leurs aînés l’arrivée des canots.

Bientôt on les vit atterrir ; il y avait plusieurs indigènes et deux jésuites : le père Jean de Brébeuf, déjà missionnaire de cette région, et le jeune père[1] Charles Garnier, nouvellement arrivé de France, et dont l’âme ardente brûlait d’un zèle évangélique pour ces primitifs enfants de la forêt.


***

Un an plus tard, ce même village (Sainte-Marie-des-Hurons) avait complètement perdu son aspect riant et animé. Un fléau s’était abattu sur le petit bourg… les routes étaient désertes ; des Indiens, affreusement défigurés par la petite vérole, gisaient sur les grabats de leurs wigwams, délaissés de tous, même de leurs proches. La population affolée avait fui le hameau infecté par l’épidémie, abandonnant à leur triste sort malades et mourants, que les tortures de la faim faisaient quelquefois sortir de leurs huttes.

Des gens de tribus étrangères, ignorant cet état de choses, passaient parfois sur ce chemin et les pauvres affamés leur réclamaient de la nourriture, cherchant même à s’emparer des vivres que portaient les voyageurs… mais

  1. En l’an 1636.