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LA CACHE AUX CANOTS

ceux-ci, apercevant les picotés et effrayés de la contagion, les écartaient à coups de hache et de tomahawk, blessant et coupant sans merci les bras ou les mains de ceux qui s’attachaient à eux implorant un peu de nourriture.

Au milieu de cette désolation, l’on pouvait voir circuler la soutane noire d’un jeune missionnaire. Dans chaque wigwam, il entrait, prodiguait ses soins, donnait un peu de vivres, se privant souvent lui-même du nécessaire pour soulager ces malades repoussants. Il leur parlait dans leur langue qu’il avait apprise depuis son arrivée, l’année précédente, il les bénissait, faisant chrétiens les moribonds qui désiraient le baptême.

Passant un jour à un certain endroit inexploré par lui jusqu’alors, il entendit des gémissements et des plaintes venant d’un petit abri attenant à une des habitations… Se courbant, le jésuite y pénétra.

Il y avait là un jeune garçon gisant sur un grabat de branches ; il était couvert d’affreuses pustules de petite vérole ; son bras gauche avait été amputé près de l’épaule. L’adolescent (il semblait avoir environ douze ans) était en proie à une fièvre ardente, mais il n’était pas inconscient.

Le missionnaire s’agenouilla auprès de lui :

— Tu souffres, petit, tu as faim ?