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AMISCOU

— Ahixeat… (soif) fit le malade dans sa langue.

Le père lui apporta de l’eau fraîche et le fiévreux but avec avidité, puis il put avaler un peu de nourriture et sembla ensuite sommeiller… mais bientôt, il ouvrit les yeux avec un gémissement et se retourna un peu, découvrant plus clairement l’horrible blessure du bras coupé où la gangrène avait déjà avancé son œuvre fatale de corruption…

— Pauvre enfant, dit le père, en langue huronne, qui t’a fait cela ?

— Des passants… iroquois… je leur demandais à manger… j’ai voulu leur toucher et j’avais la picote… alors…

— Quel est ton nom ?

— Amiscou[1].

— Tes parents ?

— Morts depuis la dernière lune.

— Tu es donc seul au monde, pauvre enfant, fit le missionnaire dont le cœur s’émut de pitié. Écoute, il me faut aller donner aux autres malades quelques soins et de la nourriture… Je vais te laisser ici de quoi boire et manger et, demain, je reviendrai te voir !

  1. Le castor (en montagnais).