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AMISCOU

L’adolescent fut bientôt plongé dans un profond sommeil ; cependant, au lieu de se débattre et de gémir en dormant, il devint calme, immobile, et reposa ainsi pendant de longues heures… au petit jour, il ouvrit les yeux… plus de fièvre… plus de variole purulente… plus de douleur à l’affreuse blessure… la plaie s’était, dans la nuit, mystérieusement cicatrisée…

Étonné et ravi de ne plus souffrir, l’enfant se leva, mangea ou plutôt dévora la nourriture laissée à son chevet par la Robe-Noire ; puis il sortit et respira avec délices l’air matinal. Qu’allait-il faire ? Sauf les picotés, tous les Indiens de son village s’étaient enfuis. Il n’eut plus qu’une idée… partir, lui aussi, quitter ce bourg contaminé ! Sa décision fut vite prise. Il jeta un rapide coup d’œil autour de lui et partit en courant dans la direction d’un hameau voisin…


***

Après avoir quitté le jeune Amiscou, le missionnaire avait continué sa route sans se douter que sa main compatissante venait d’accomplir un miracle éclatant[1]. Il avait terminé son héroïque tournée de miséricorde, puis il s’était réfugié dans une hutte déserte où il pouvait se reposer pour la nuit.

Au matin, ayant terminé ses oraisons et pris un frugal déjeuner, il voulut poursuivre sa mission de charité. Le souvenir du pauvre ado-

  1. (Légende).