Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/23

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de la Robe-Noire, n’avait pas assouvi son appétit d’adolescent… il n’y avait plus de fruits sauvages à trouver dans le bois à cette saison… rien à se mettre sous la dent !

La forêt devenait dense et mystérieuse, le sentier, maintenant, ne se retrouvait plus du tout. Longtemps le petit garçon marcha à l’aventure…

— Que ferais-je, se disait-il, si je rencontrais un ours ? Grimper dans un arbre me serait difficile, vu que je n’ai plus qu’un bras ! Me défendre contre une bête malfaisante serait plus difficile encore !

Pauvre petit ! Il marche… il marche… ne sachant dans quelle voie il dirige ses pas ; il s’arrête un moment pour écouter, puis il reprend sa course devenue hésitante… Le soleil baisse ; dans l’épaisseur du bois il fait déjà sombre… Amiscou est trop vaillant pour recourir aux larmes, mais il s’arrête de nouveau, découragé, regardant cette forêt impénétrable où l’obscurité s’en vient… il a froid, il frissonne un peu, il a faim et il commence à avoir grand’peur…

Soudain, un bruit le fait tressaillir… un craquement de branches… qu’est-ce ? Une bête ? Un homme ? Un Iroquois, peut-être, qui voudra lui couper son autre bras ? Ah ! Comme il les déteste ces éternels ennemis de sa tribu qui l’ont rendu infirme ! Mais il les craint aussi et, se glissant derrière un gros arbre, il cherche à se cacher…