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LA CACHE AUX CANOTS

Le chemin aboutissait à une épaisse forêt, où le petit s’engagea sans hésiter ; il suivit un sentier battu, puis, apercevant un ruisseau qui filtrait à travers les branches tombées et les feuilles mortes qui jonchaient le sol, il s’arrêta pour s’y désaltérer ; un peu las, il s’assit à califourchon sur un gros sapin déraciné qui obstruait l’étroit sentier.

Alors le petit manchot se prit à réfléchir… où irait-il après tout ? Ses parents, victimes de la terrible maladie, ne lui avaient donné aucune protection… chez qui irait-il se réfugier ? Il ne savait même pas vers quel bourg il se rendait, mais il croyait bien que ce devait être Teanaustayé, ainsi que les Hurons désignaient la mission de Saint-Joseph… Il savait qu’il avait encore quelques heures de clarté devant lui, mais le bois semblait bien long… il lui faudrait se hâter pour en sortir avant le coucher du soleil…

Bravement, il se remit en route, pénétrant de plus en plus avant dans la forêt, où le sentier devenait indécis ; Amiscou dut se frayer un chemin dans la brousse, passant entre les souches, sautant par-dessus les arbres tombés. Sous le radieux soleil qui pénétrait à travers les aiguilles résineuses des grands pins et les branches dénudées des érables, la neige avait presque complètement disparu.

Cependant la faim commençait à tourmenter le marcheur ; son déjeuner, laissé par les soins