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LA CACHE AUX CANOTS

Petit-Loup était grandement intéressé par ce compagnon que lui procurait son père : l’enfant n’avait jamais vu un manchot et ses yeux étonnés se posaient sans cesse sur le vilain moignon qu’avait laissé la cruelle amputation.

— Ça fait mal ? questionna-t-il, le montrant du doigt.

— Non, je ne le sens plus.

— Quel est ton nom ? demanda alors Cerf-Agile.

— Amiscou.

— Hé, tu es donc un petit castor montagnais !

— Mon père était Huron, ma mère, Montagnaise.

— Bon, je comprends : mais, dis-moi donc comment tu as perdu ton bras.

Volontiers, Amiscou raconta le passage de chasseurs iroquois à travers sa bourgade, où sévissait l’épidémie de variole ; il y avait environ une demi-lune[1] que la chose avait eu lieu.

— Tes parents étaient-ils vivants alors ?

— Ma mère seulement ; elle mourut le lendemain.

— Pauvre petit gars ! Mais comment se fait-il que ta plaie soit déjà cicatrisée ? Et ta picote guérie ? Es-tu certain que tu l’avais ?

  1. Deux semaines.