des « sakis[1] » bienfaisants ; celui-ci a évidemment guéri le petit Castor… il lui a peut-être donné un remède dans l’eau… mais lequel ? L’enfant prétend qu’il n’a pris aucun médicament…
Tandis qu’il méditait sur ces faits extraordinaires, les deux petits, fatigués de la marche, s’étaient couchés tout près l’un de l’autre et dormaient profondément. Cerf-Agile les recouvrit d’une peau de bête qu’il avait apportée et, regardant l’orphelin, il murmura :
— Il est seul, le pauvre ! Je le prendrai avec moi ; Petit-Loup sera content ; ce gamin me plaît, il n’est pas ordinaire, je le protégerai… et le Manitou des Blancs me sera propice, car je veux apprendre à le connaître…
Le résultat de cette rencontre fut heureux pour le jeune Huron ; n’ayant plus de famille, il devint le fils adoptif du brave Sconoton et de sa femme, Toca[2], et le frère de Petit-Loup, son cadet de quatre ans.
L’adoption chez les Indiens était partout reconnue et constituait pour eux une véritable paternité, l’adopté devenant dès lors un membre de la famille.
La nation neutre possédait un territoire situé entre le pays des Hurons et celui des Iroquois.