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Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/33

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III

VIE ERRANTE



APRÈS être resté inconscient durant plusieurs longues heures, Amiscou ouvrit les yeux ; il se leva, fit quelques pas en chancelant et porta la main à sa tête… il ne se rappelait plus ce qui était arrivé !

Il chercha autour de lui… personne ! Il vit sans étonnement les cendres encore fumantes de la cabane de Cerf-Agile, n’eut aucun souvenir de sa vie si récente avec ses parents d’adoption, aucune mémoire du combat atroce qui venait de se livrer ; il passa auprès des décombres sans avoir l’idée de les fouiller, sans se douter qu’ils contenaient les restes calcinés des victimes de l’attaque andaste et, pris d’une sorte d’hallucination, il se mit à marcher à grands pas dans la direction de la bourgade voisine…

Son regard, devenu vague, semblait chercher au loin quelque chose qui l’attirait… il passa par un village où les gens le connaissaient ; ils lui parlèrent, mais il ne sembla rien entendre ; il avait l’air égaré, hébété, abasourdi… On lui offrit des vivres qu’il accepta sans parler et,