Aller au contenu

Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
36
LA CACHE AUX CANOTS

— Hé ! le manchot, où vas-tu ?

— Que caches-tu dans ton gros paquet ?

— Où as-tu laissé ton autre bras ?

Mais lui, impassible, continuait son chemin, ne paraissant pas les entendre ; lorsqu’ils s’attroupèrent pour le suivre, cependant, il s’arrêta, déposa son paquet sur le sol et, brandissant son tomahawk[1], se retourna brusquement… les gamins s’enfuirent à toutes jambes ! L’Indien, dissimulant un sourire, replaça l’arme à sa ceinture, reprit son paquet et continua vivement sa route. Bientôt, il fut hors du village et prit la direction de la forêt. Il suivit d’abord le sentier battu, puis, s’enfonçant dans la brousse, il passa à travers les aulnes et les arbres tombés et s’engagea dans une partie du bois tellement touffue qu’il semblait impossible d’y pénétrer… bientôt, il avait disparu dans la haute et sauvage végétation de la grande forêt.

— Où va-t-il donc ? demanda un petit cuivré à sa mère.

— Nul ne le sait ; il n’a jamais eu de wigwam dans aucun de nos bourgs.

— Pourquoi nous fuit-il toujours ? reprit l’enfant.

— Sans doute, parce qu’il sait que vous ne l’aimez guère.

  1. Hache indienne.