Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

car il continuait toujours cette vie nomade qui lui était devenue naturelle.

L’automne de 1655 le trouva rendu dans le pays des Onontagués, célèbre pour ses cours d’eau nombreux, et ses forêts merveilleuses. L’une de ces forêts bordait de pins, de cèdres, d’épinettes et de sapins, les contours d’un joli lac, que les Indiens appelaient le lac Gannentaha (lac Salé). Au plus touffu de ce bois résineux, Amiscou découvrit une caverne qui se creusait sous un cap couvert de verdure. Cette grotte profonde lui rappelait un peu celle qu’il avait occupée à la nation du Pétun et il décida de s’y installer au moins pour quelque temps.

L’infirmité du manchot ne l’empêchait pas d’être très adroit et il eut vite aménagé à son goût le gîte qu’il venait de découvrir. Il était occupé à couper du sapin pour se faire un lit de branches lorsqu’il entendit des grognements, puis un coup de fusil… Il se glissa sans bruit vers l’endroit d’où semblaient provenir les sons et il aperçut un chasseur aux prises avec un gros loup noir. Sans perdre un moment, il s’élança et tomba sur la bête avec sa hache, ce qui permit au chasseur de se dégager, tandis que le manchot, de son bras puissant, frappait à coups redoublés et eut bientôt mis le fauve hors de combat…

Le chasseur, affaissé sur le sol, était douloureusement mais non très gravement blessé.