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DES AMIS
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mais il fallait quitter le sentier et faire plusieurs détours ; dans la sauvage épaisseur du bois, il était difficile de repérer cet abri sans le connaître à l’avance. Le terrain déclinait à cet endroit en une pente assez accentuée et un dense rempart de jeunes sapins semblait en défendre l’accès. À cause des nombreuses obstructions, Amiscou souleva le petit dans son bras, enjamba plusieurs obstacles, puis remit l’enfant sur pied, auprès d’un ruisseau qui serpentait parmi les herbes… on était en vue de la cache ! Une caverne profonde en formait l’abri principal, mais Jeannot ne la vit pas tout d’abord, à cause de l’émerveillement que lui causait l’entrée de l’habitation… Pour la durée de la belle saison, l’Indien y avait construit une arcade rustique… une treille de branches recouvrait le plus charmant nid de verdure qu’il soit possible de rêver !

Entre de hautes touffes de fougères, un moelleux tapis de mousse recouvrait le sol, çà et là de gracieux liserons s’enroulaient autour d’autres plantes sauvages ; des petits massifs de quatre-temps entr’ouvraient déjà leurs pétales étoilés encore verts. Le parfum résineux de la treille embaumait l’air dans ce portique improvisé ; on était au début de juin, et Jeannot, avec un cri de joie, découvrit deux jolis sabots de la Vierge qui se dressaient, roses et délicats, entre les longues feuilles qui leur servaient de soutien.

— Que c’est beau dans ta maison de mousse ! s’écria l’enfant.