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LE CAMPEMENT FRANÇAIS

Le chasseur fit un signe affirmatif, puis il dit :

— Il a erré ainsi depuis plus de dix ans, je crois.

Ils repartirent alors tous les trois, et Jeannot agita longtemps la main en signe d’adieu amical aux Français qu’il venait de quitter… mais dès que le canot fut suffisamment éloigné, le petit garçon eut un accès de fou rire :

— Comme tu avais une drôle de figure là-bas, Grand-Castor ! Je ne te reconnaissais plus, dit-il.

— C’est ma face spéciale pour les Iroquois de toutes tribus, répondit le manchot. Est-ce que l’on t’a questionné à mon sujet, petit ?

— Oui, un des Indiens m’a dit : « Que fait-il, celui-là, dans ton canot ? » J’ai haussé les épaules et fait un geste évasif, puis j’ai répondu : « Il n’est pas méchant ! » « C’est bien ce que je pensais » dit alors l’Indien qui m’avait parlé.

— Allons, dit le chasseur, tout va bien pour le moment. Demain, ils vont commencer la construction du fort et je viendrai leur aider s’ils le désirent.

Sous les ordres de leur capitaine, les arrivants travaillèrent avec vigueur et diligence ; en peu de temps, l’établissement commença à prendre forme. Le chasseur était venu offrir son aide, que l’on avait acceptée volontiers ; le capitaine, heureux d’avoir parmi eux ce pionnier, se fiait