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LA HURONNE

trouver le temps long, lorsque des pas et des voix se firent entendre, l’abbé revenait avec le colon.

Celui-ci regarda avec intérêt le jeune étranger et lui tendit sa main rugueuse. Marc se leva.

— Voici mon ami Pierre Phaneuf, Marc, dit l’abbé ; il consent à te prendre pour l’aider à la ferme.

La jeune femme se retourna vivement :

— Pierre ! dit-elle, tu n’y penses pas ! Comment le paierons-nous ?

— J’ai arrangé ça avec monsieur l’abbé, dit l’homme d’une voix sonore… C’est fait… conclu… arrangé !

Marc eut un serrement de cœur, mais dit bravement :

— Merci, monsieur Phaneuf.

— Écoute, mon gars, dit le colon, je m’appelle Pierre et ma femme se nomme Marie. J’ai dit à monsieur l’abbé qui m’a parlé de toi : Si ce jeune gars veut rester ici comme un membre de la famille, je consens à le prendre sans gages, pour sa nourriture et son entretien… Il travaillera avec moi et comme nous, dans les bons jours il mangera mieux et dans les jours de disette, il mangera moins… s’il est serviable, je le traiterai comme un jeune frère… J’ai dit ça à l’abbé, mon gars… si tu es prêt à accepter mes conditions, tope-là !

Marc fut impressionné par la franche simplicité du colon :

— Je serai content d’accepter, si… il hésita un peu… si Marie veut bien me prendre aussi ! finit-il.