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DÉVOUEMENT DE FLEUR-DES-BOIS

Il y a chez les bonnes Sœurs Hospitalières, une pauvre aveugle qui vous réclame depuis trois ans !

— Une aveugle ?

— Oui, une jeune fille huronne, qui s’appelle Ginofenn !

— Ginofenn ! s’écria Marc, Ginofenn vivante !

— Oui, mais aveugle !

— Aveugle ! Pauvre Fleur des Bois ! Je vais aller la voir tout de suite !

— Je vous accompagne ! dit le jésuite, chemin faisant, je vous expliquerai ce qui s’est passé.

Dès qu’ils furent sortis, le religieux dit à Marc :

— J’ai longtemps été missionnaire dans la région qui se trouve sur la frontière entre la Nouvelle-Angleterre et le Canada.

Il y avait là, à quelque distance d’un petit fort anglais, une fillette huronne dont les parents avaient demeuré à Lorette. Depuis leur mort, elle habitait avec son grand-père, un vieux chef Oneyout, du côté anglais de la frontière…

Cette enfant venait toujours me trouver à mon passage… Je l’instruisis et je la baptisai. Elle me parut d’un caractère remarquablement droit et sa pureté intacte se lisait sur sa figure ouverte. Elle avait pour la sainte Vierge une dévotion toute particulière et un jour, je lui donnai une petite statuette de la Mère de Dieu… La joie qu’elle en éprouva était belle à voir ! Quelle foi chez cette enfant !…

Trois ans se passèrent ; la jeune Indienne qui m’ac-