lendemain, il commença à s’asseoir dans son lit et réclamait Martin continuellement.
— Martin, explique-moi donc ce qui s’est passé depuis hier, lui dit-il.
— Hier ? Mais tu ne sais donc pas, mon gosse, que nous sommes ici depuis plusieurs semaines !…
— Des semaines ! J’ai donc été bien malade ?
— Je crois bien ! tu as bien failli mourir, d’abord de ta blessure, puis de la fièvre ! Que te rappelles-tu en dernier ?
— La bataille sur mer… des marins ennemis qui se battent sur l’Alcide, puis un gros blond qui s’élance vers toi, puis une douleur à l’épaule… puis… plus rien !
— Eh bien ! je vais te conter ça au long… Et d’abord, toi et moi, nous sommes des prisonniers de guerre !
— Prisonniers des Anglais ?
— Oui. Ils ont pris notre vaisseau l’Alcide et aussi le Lys. Les autres, ils ne les ont pas vus !
— Nous étions donc bien près de terre ?
— Non, assez éloignés… mais écoute, ne parle pas trop, tu n’es guère fort ! C’est toi, pauvre petiot, qui as reçu le coup qui m’était destiné ! Je te reçois dans mes bras et te voyant évanoui, je pleure comme une vieille bête… Arrive un officier anglais qui nous regarde puis dit quelque chose à ses hommes…