— Qui paie pour nous ici ?
— Je n’en sais, ma foi, rien ! L’état, je suppose, puisque nous sommes prisonniers… On m’a dit que je devais aider aux travaux et toi aussi quand tu seras assez fort.
— Il y a donc l’été, dans ce pays ? Tu sais, nous pensions qu’il n’y avait que de la neige et des sauvages !
— Mais nous ne sommes pas en Canada !
— En Amérique, toujours ?
— Oui, parbleu ! Et pas trop mal, hein, pour des prisonniers ?
Le lendemain, Marc demanda à se lever. La bonne Mistress Gray s’empressait autour de lui et lui faisait des recommandations qu’il ne comprenait pas, mais heureux de se lever, il souriait et répondait « yes, yes » le premier mot anglais qu’il avait appris !
Tout à coup, il pensa à son médaillon et il s’assura qu’il ne l’avait plus… mais Mistress Gray avait vu le geste et elle avait compris… d’un mot elle le rassura : « Martin » dit-elle. Il la remercia et poussa un soupir de soulagement.
Lorsque Martin revint de son travail de défrichement, Marc lui demanda son médaillon.
— Je l’ai placé en sûreté, mon brave, avec un papier qui te concerne.